Projet d'éclairage

Pour le particulier comme pour l'entreprise, il faut pour un projet d'éclairage réfléchir en premier lieu à l'usage de la lumière (travail, lecture, ambiance, etc.), puis à l'implantation des sources et enfin seulement aux produits (luminaires) car les implantations sont aussi importantes que les produits eux-mêmes.

C'est par exemple le problème des lampes de travail. Quand on a la source dans la vue, elle crée un éblouissement et elle gêne beaucoup plus qu'elle n'apporte. Par contre, si on parvient à mettre la lampe entre l'œil et le plan de travail, on aura un bien meilleur éclairage. Quel que soit votre projet, il est une règle incontournable : il faut faire attention au fond lumineux pour éviter les contrastes lumière/ombre trop prononcés. En effet, si le fond est très sombre, l'éclairage sera très fatigant.

Cela implique pour le particulier et l'aménageur qui veulent améliorer un éclairage de ne pas penser seulement en terme de lampe mais en terme d'environnement lumineux et de perception globale ; il faut imaginer une pièce, voire toute la maison, dans son ensemble. Par exemple, si vous avez un couloir entre votre séjour et votre chambre et que votre couloir est mal éclairé, vous aurez une sensation désagréable à chaque fois que vous allez dans votre chambre et que vous passerez dans le couloir. Même chose pour des couloirs qui desservent des bureaux.
Pour schématiser, les lampes à incandescence et les lampes fluo compactes restent à privilégier à la maison tandis que les tubes fluorescents, abusivement "appelés néons", sont à utiliser le plus souvent au bureau ou sur les lieux de travail qui nécessitent de forts éclairages. Un certain nombre de normes sont également à respecter concernant l'éclairage sur les lieux de travail.

Le bon éclairage est celui qui ne se voit pas

Comment évaluer la qualité d'un éclairage ?

La perception c'est beau, ce n'est pas beau est une démarche valide dans le cadre de la lumière. Le meilleur éclairagiste est celui qui ouvre les yeux. Il n'y a pas de lumière sans perception visuelle, donc tout repose sur cette perception et son interprétation par chaque individu. La perception et la façon dont la majeure partie des gens perçoivent la lumière sont les clefs de notre métier.

Un cas typique est l'éclairage urbain. En effet, l'important n'est pas d'avoir de forts éclairements mais comment sont perçues les autres personnes dans la ville. Si on peut identifier les personnes à une distance raisonnable pour mettre en place des stratégies d'évitement, il n'y a pas de problèmes en ville. Mais si on arrive à 10 mètres des personnes et qu'on ne parvient pas à identifier leurs intentions, se crée alors une sensation d'insécurité. La perception est la clef de l'éclairage.

Qu'est-ce qu'une lumière douce et une lumière dure ?

Il y a deux aspects pour ce qui concerne la lumière dure et la lumière douce. Le premier est le rendu de couleur. Actuellement on trouve désormais des lampes qui ont un bon rendu de couleur. A ce propos, il ne faut pas éclairer en domestique avec de la lumière colorée car il y a alors un mauvais rendu de couleur, lequel affecte toute la perception et se traduit par un sentiment de lumière très désagréable.

Indépendamment de cet aspect et du type de lampe, qu'elle soit fluo compacte ou halogène, le problème des lumières crues ou des lumières douces est lié au contraste, c'est-à-dire le rapport de luminance entre la lampe que l'on a dans l'œil et l'environnement global. Cela arrive souvent dans les restaurants. Si vous avez une lampe dichroïque de 12° qui éclaire votre table et que le plafond est noir, on trouvera que la lumière est crue, qu'elle est blanche et donc désagréable. Non pas parce que la lumière est désagréable, mais parce que le fond est sombre. Dans ce cas il suffit simplement d'avoir un fond plus lumineux. Généralement donc, il faut éviter les contrastes trop prononcés entre la lumière et l'ombre.

Qu'elle est l'importance des implantations ?

Les implantations sont très importantes, on l'a vu avec la lampe de chevet. Si on souhaite un éclairage indirect, il faut plutôt des implantations murales, des appliques avec des lampes totalement cachées. Attention, il y a des appliques qui ne sont que décoratives ; il faut donc éviter qu'elles soient très illuminantes, c'est-à-dire éviter qu'on voit la source, même avec des lampes à incandescence classique.

Si l'applique ne sert qu'à décorer, il faut donc la choisir avec une lampe très peu illuminante. C'est un objet, ce n'est plus un système d'éclairage. La lampe peut être un objet ou un système d'éclairage ou les deux. On peut très bien mettre des appliques dans un séjour qui n'ont qu'une fonction décorative, autant de jour que de nuit. Il faut donc être prudent vis-à-vis de la brillance de ces appliques selon l'usage que l'on en attend.

Avec l'éclairage indirect, on éclaire les plafonds mais ce n'est pas gênant car c'est ce dont on a l'habitude : pendant la journée, la lumière tombe du ciel. La perception normale n'est donc pas gênée par un plafond très clair.

Par contre s'il s'agit d'éclairage direct très lumineux, le plafond est trop sombre et le contraste ainsi créé donne l'impression que la lumière nous tombe sur la tête. Dans ces cas là, il suffit souvent sur un plafond sombre d'une applique, même décoratif, qui ré éclaire le plafond pour résoudre le problème. Il ne faut pas hésiter à mettre de l'éclairage indirect qui ne va pas apporter de contribution à l'éclairage fonctionnel mais rééquilibrer l'ambiance globale.

Au final, il est important de faire la différence entre l'éclairement fonctionnel, qui permet de lire ou manger par exemple, et l'éclairement d'ensemble qui va déterminer l'ambiance. Pour un meilleur équilibre, il est préférable de toujours avoir les deux.